Critique de Claude Le Nocher (auteur de plus de 900 chroniques !)

Extraits

Bernard Méhaut a publié un précédent titre, “Sauvage était la côte” (Coëtquen Éd.), ayant pour héros les mêmes policiers. C’est un roman d’enquête dans la bonne tradition qu’il nous propose avec ce second volume, “Embruns toxiques”.

Pour qu’un roman d’enquête soit convaincant, sa tonalité se doit d’être rythmée, sans le moindre temps mort. Ce qu’a bien compris Bernard Méhaut, dont le tempo narratif est ici souple et fluide. On suit avec grand plaisir les recherches des policiers (y compris dans les enclos paroissiaux finistériens). De bons personnages et une histoire solide bien racontée, voilà qui donne un suspense fort agréable.

Chronique intégrale

Quinquagénaire, le commissaire Orlando Muller dirige la brigade criminelle de la police de Vannes (Morbihan). Son équipe se compose de Fred Hanoun, Éric Tonneins et du vieux Jo Chapelec. Photographe réputée, Philippine de Lauzach a été étranglée dans le hammam d’un complexe hôtelier local. En réalité, elle se nommait Rose Le Pioufle, patronyme moins efficace commercialement. La victime séjournait à Vannes avec sa cousine Éliane Madec, sa principale collaboratrice, d’une allure assez masculine. Évidemment, elle n’avait aucun intérêt à supprimer son employeuse. Le meurtre n’a pas eu de témoin, et la vidéo de surveillance ne fonctionnait pas. Ce qui ne simplifie pas l’enquête d’Orlando Muller. C’est à Paris que Fred et lui doivent poursuivre leurs investigations. Sur place, le commissaire Guimard ne leur apporte que très peu de coopération.

Le duo de policiers interroge Matthias, le fils d’Éliane Madec. Il est commercial pour la galerie de Philippine de Lauzach. Ce jeune homme aspire à appartenir aux milieux huppés de la capitale, mais il n’y est guère accepté. Par ailleurs, Matthias s’endette en jouant au poker. Le sculpteur Don Salvador confirme son alibi. Muller et Fred rencontrent l’employé de la galerie, ainsi que la vieille mère de la victime. Ils disposent de peu de moyens pour enquêter. Leur seule piste est une adresse à Jersey, où la photographe se rendait une fois par mois. Après un détour par Vannes, le duo se rend dans l’île. Philippine de Lauzach avait un compte à la Harvest Bank, mais les policiers n’ont pas autorité pour en savoir plus. Utilisant une ruse, Fred Hanoun parvient à apprendre que la victime possédait un compte dans une banque d’Arabie Saoudite. Qu’elle alimentait chaque mois.

Dans le listing des appels téléphoniques de Philippine de Lauzach, Muller constate qu’elle était en contact régulier avec le professeur Clément Penhouët. C’était un ami à elle depuis longtemps. Il est le patron d’un laboratoire pharmaceutique. Matthias a été kidnappé, sans doute à cause de ses dettes de jeu. Les ravisseurs exigent pour rançon une statue volée au sculpteur Don Salvador. Les policiers vannetais se savaient filés : Fred est agressé par un de leurs suiveurs. Muller apprend à quoi servait le compte saoudien de la victime. Le décès brutal du professeur Penhouët n’est pas naturel, on l’a empoisonné. Le commissaire Guimard met la pression pour que Muller et ses hommes quittent la capitale. Le policier de Vannes obtient que d’autres flics parisiens collaborent avec eux. Ils interrogent la famille de Penhouët. L’ancien adjoint du professeur, licencié, apparaît soupçonnable…

Bernard Méhaut a publié un précédent titre, “Sauvage était la côte” (Coëtquen Éd.), ayant pour héros les mêmes policiers. C’est un roman d’enquête dans la bonne tradition qu’il nous propose avec ce second volume, “Embruns toxiques”. Policier chevronné et tenace, le commissaire Muller s’exile à Paris avec son équipe, pour résoudre une affaire ne manquant pas de mystères. Ni de meurtres car, outre Philippine de Lauzach et Clément Penhouët, le chauffeur garde du corps de la mannequin Eva Polacek sera aussi éliminé. La rivalité entre policiers provinciaux et parisiens va fatalement compliquer la tâche de Muller. Ça ne fait que stimuler son équipe, qui ne renonce pas à découvrir la vérité. Même si le chemin est plutôt sinueux dans le cas présent.

Pour qu’un roman d’enquête soit convaincant, sa tonalité se doit d’être rythmée, sans le moindre temps mort. Ce qu’a bien compris Bernard Méhaut, dont le tempo narratif est ici souple et fluide. On suit avec grand plaisir les recherches des policiers (y compris dans les enclos paroissiaux finistériens). De bons personnages et une histoire solide bien racontée, voilà qui donne un suspense fort agréable.

Cette critique est parue sur les blogs de Claude Le Nocher,  action-suspense et abcpolar.